Suite à quelques échanges avec Hmiclo, j'avais envie de partager ma course fétiche de 2014 avec vous. Faites la au moins une fois dans votre vie de vététiste si vous pouvez, c'est un truc incroyable !
Allez hop, c'est à mon tour !
Le nain est au lit, Crisix à fond dans le casque (premier titre:in your fuckin' face

01/01/2014 :
J'ai changé de maison il y a 3 mois, je suis à 23 km de mon job, une petite route de campagne avec un peu de D+. J'ai changé de vélocipède depuis 2 mois à tout péter, j'en suis déjà amoureux fou. J'en rêve le jour, la nuit, au boulot, en vélo. Fait sur mesure après 20 ans sur un vélo jamais à ma taille, enfin je sais ce que veut dire être comme à la maison sur une bicyclette aux petits oignons. Je mate le calendrier de 2008, où j'avais fait une très belle place, avec comme idée de remettre le couvert, parce que putain merde, ce vélo mérite que je me défonce pour lui offrir une superbe place. Bon, ben faut que je cale 3000 km de vélo en 5 mois, 2000 de vélotaf et 1000 de tout terrain. J'ai commencé par -5 kg en octobre, j'ai rien repris, ça peut commencer ! On a de la chance, cet hiver a été particulièrement doux, j'ai pu rouler exactement comme mon programme prédéterminé.
01/05/2014
Mars et Avril auront été riches en vélocipède. Fin avril je sens que ça vient bien. Je commence à pouvoir rouler en danseuse dans les raidillons et à pouvoir relancer après, comme en 2008, signe que la forme arrive. Comme le vélotaf et le tout terrain sont carrément antagonistes, début mai je planque le vélotaf dans la cave et je n'enfourche plus que le tout terrain pour faire du jus (en langage primus : aller faire le con dans les bois avec les copains)
30/05/2014
Enfin cette semaine de stress est terminée, libération au moment de monter en bagnole, ça y est putain on y retourne !!!! 10h00 de bagnole avec les copains, on cause, on déconne, et toi ton 29 pouces, toujours aussi lourd en montée, et ta pression des pneus, t'as pas peur ?:D
On tombe en panne de boite de vitesses........... à 2 mètres du mur du chalet de valdeblore... 2 rilsans et c’est reparti, la rotule de boite a décidé de péter


Bon, ben on crouste, on cause à peine avec les autres attablés, la peur se lit sur les visages (ça c’est pour tous les nouveaux de l'an prochain, pour leur foutre la trouille parce que je suis un crevard).
31/05/2014
Nuit de merde, les lits craquent, j'ai dû dormir environ 2h00. Bon comme c'était prévu, j'avais fait des grandes nuits, pas de soucis. Matin glande, on va chercher les plaques, on décide d'aller rouler avec deux nouveaux copains du nord. A chaque fois j'ai plein de nouveaux copains !


01/06/2014
Deuxième nuit de merde, prévue elle aussi, j'ai quand même dû dormir deux fois plus longtemps. 4H00 debout, petit déjeuner ou je bourre l'estomac, café (cette année fuck les régimes, je bouffe et je bois ce que j'ai envie). Habillage en court avec le gore tex, mon maillot fétiche, mes chaussures raides de neuf qui me font mal (compeed inside), et le reste nickel. Allez hop, anselme on monte ! Tiens, il manque 5 coups de pompe dans le pneu arrière, je m'en fous, je verrais ça au premier ravito. Impossible de savoir comment ça va se mettre dans la montée à la colmiane, j'ai envie de gueuler sur les copains qui montent en vélo « allez, plus vite bande d'enculés, c’est la race!!!!


Ligne de départ, serrage de pince et sourires crispés, et toi ça va bien, ta gueule, pour les gros pneus t'as perdu un pari ou t'es juste con ? 5 minutes, je vire ma veste gore, la range définitivement au fond du sac. BOUM départ. Je suis presque tout à l'arrière de la vague, je laisse les abrutis se mettre au tas dans les chicanes. Ah ben non, cette année pas de chute ! Et hop, montée. Celle là est pour moi le marqueur de la course, si j'arrive en haut en ayant tout pédalé à bon rythme sans être explosé, alors je suis en forme. Et c'est ce qui se passe. Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Bon, j'oublie l'estomac et je me concentre, parce que sa mère, s'il y a bien un endroit où le fat est nul à chier, c'est dans la bouillasse + racines du début

Arrive le Brec d'utellestein, portage, je suis bien, mon vélo est lourd enculé ! On porte pas nous dans les Vosges, c'est quoi ces conneries ! Levens est juste derrière moi et me double tranquille. Salut ça gaze ? Yep ! Descente du Brecstein. Putain sa mère. Putain sa race. Putain de bordel de cul de pompe à CHIOTTE ! Mon vélo marche du feu de Dieu (qui n'existe, enfin, vous avez compris quoi). Et là je prends juste le pied de ma vie en vélocipède des cailloux. Tout passe sur le vélo sans glissade incontrôlée, je pousse levens qui court (ça va pas mec, t'es fou ou quoi ? C’est la plus belle descente du monde mec!!!!), je double quelques gars, je prends de l'angle, j'ai le couteau entre les ratiches, la sonnette qui glingue (ça veut dire que je l’actionne avec le pouce pour qu'elle sonne, d'où son nom, et la mienne fait gling, c’est pour ça que je dis qu'elle glingue). Racine caillou, racine, caillou, épingle, caillou, rocher, champ de cailloux, c’est le poème le plus doux à mes oreilles à ce moment là. Ravito 2 d'Utellestein, salut les tee shirt rouges ! Content de vous voir ! Merci pour le coca et les chips ! Oui ils sont gros mes pneus, je vous laisse j'ai du travail !

(Note : Crisix est terminé, je me mets carcass)
Là le circuit est plus roulant, enfin pour une transvé, et on fait pas mal de vélo sur le vélo, et c’est carrément classe. À ce moment là je marque un peu le pas, heureusement qu'il n'y a pas trop de portages, ou de trucs vraiment durs parce que j'aurais perdu un paquet de places. Je m'arrête bouffer au milieu des deux ravitos (putain mais ils sont où avec leurs tee shirt rouge only the brave !). Bref, je suis en mode gestion, je serre les dents j'ai l'impression de me faire manger par un tas de mecs. Je psychote un peu. Putain je vais quand même pas me faire sortir des 100 bordel ! Pas comme ça, pas maintenant, pas après ce départ, pas avec ce vélo ! J'ai pas le droit ! Tiens, et si je bouffais deux barres de céréales coup sur coup, genre des que j'ai jamais testé ? Ben ça marche, les forces reviennent alors que je n'avais pas faim. C’est la tête qui allait pas. Ouf, v'la le col de portebachstein. Arrêt, discute, je bouffe, oui je sais je fais que ça


J'arrive à plan d'arrioubach, les mains chauffent mais sans plus, je peux fermer les mains facile cette année ! Reste le mont chauve, ça y est les gars c'est fini ! Reste à assurer la place ! Portage du Mont chauve (salut les tee shirt rouges, merci pour les chips et les tucs et le coca), l'an passé j'avais pris cher dans celui là, mais cette fois-ci j'avise le haut, je verrouille l'objectif, et je compte en rythme. 1, 2, 1 ,2. Et ça passe tout seul, de toute façon c’est fini maintenant, je m'en fout. Tu peux me doubler toi, oui toi avec son SR titane sur le dos, il ne reste que de la descente après, je vais te croquer, comme les deux descentes précédentes !
Descente du chauve, serrage de dents, la tête est déjà sur la plage, alors qu'il reste encore des milliers de cailloux à contourner. Et ça termine pas. Et je me fais brasser. Et je tape les jantes. Doucement connard, tu va pas tout foutre en l'air à cet endroit non ? Pause. Rassemble tes neurones, et roule propre connard. Pfiou, gauche, droite, saute, laisse pas le suspendu te passer, il roule pareil que toi, laisse le te courir après derrière, t'occupe pas de lui et roule propre. ALLEZ Bordel, elle termine cette foutue descente ? Et c'est la fin. Goudron, puis dernier tronçon droit dans la pente, où j'avais crevé une année alors pas de blagues, le cul sur le pneu et en avant, youhouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!!!!

Paillon. Je descends je sourire aux lèvres, y'en a un qui va bouffer du Fat. Une fois sur les galets, une accélération et c'est fini, je ne le reverrais qu' à l'arrivée. Je me retourne, 200 mètres derrière, bordel, ce vélo est diabolique. 500 mètres ; fini je l'ai transformé en pixel. Je cherche la sortie du paillon, un type me rattrape par le haut du paillon, j'ai dû louper une pancarte. Tant mieux, je serais pas seul sur la fin. Parce que là les gars c’est la fin et la vraie fin. Plus rien ne peut m'arriver, plus maintenant, c’est trop tard pour les coups de mou, les casses, crevaisons et autres conneries, fallait venir avant, allez vous faire foutre maintenant. Alors relais sur le goudron, puis tunnel. Putain ça roule ton truc, je sais pas comment tu fais pour tenir le rythme le type il dit. 13, 14, 13, 14, il ne me reste pas vraiment de rapports, je ne sais pas non plus comment je fais pour rouler aussi vite dans ce tunnel. Je lui dit : tu peux passer devant si tu veux je m'en fout. Il me répond que lui aussi. Ok, on verra ! Et on arrive dan le goulet dégueu et le mec freine !!!! Merde mec mais tu fais quoi ? On s'en branle que ce soit crade, roule putain il reste 500 mètres !!! alors je touche pas aux freins, j'accélère même, on double un type à pied, je mets 200 mètres à mon acolyte de goudron. Eau claire, faut traverse le tunnel, je mets un point d'honneur à tout traverser en vélocipède, et en montant sur le plan incliné, j'entends kief qui est à la plage « Ouais Manu, c’est bon, tu l'as fait !!!! ». Ligne d'arrivée, sticker, pâtes, tarte en carton, osthéo. YEAH !
Ma meilleure transvé (merci le vélotaf), mon meilleur vélo (marci patrice de vagabonde), le meilleur parcours (merci Georges, merci Levens), la meilleure météo (merci la vie).