Les sentiers "officiels" pour faire simple sont ceux qu'on distingue sur les cartes IGN à l'exception des lignes de coupes. J'ai d'ailleurs déjà fait savoir au Club Vosgien, à l'ONF, aux Parcs ainsi qu'aux groupements de forestiers qu'il était absurde de les faire figurer sur les cartes grand public car forcément, en l'absence d'explication clair, l'utilisateur s'y rendra...
Pour tenter de faire avancer le débat, dans le cadre du travail que mène la MBF avec le Parc des Ballons, je vais participer à un atelier sur la gestion des itinéraires (fin septembre) et je poserai le problème comme suit.
S'il est évident que tout le monde ne peut pas tracer n'importe quoi n'importe où, surtout à l'heure de Strava, il est urgent :
1) de légaliser (inscrire dans le droit) et d'officialiser (faire accepter par tout le monde) que les sentiers existants doivent être
partagés sauf très rares exceptions
concertées avec les vététistes, cela certainement en échange d'une plus grande implication des vététistes dans la gestion de ces itinéraires partagés (modalités à définir mais cela ne passe pas que par le Club Vosgien),
2) d'organiser avec les gestionnaires d'espaces naturels des modalités précises (cahier des charges) pour créer de nouveaux itinéraires (comme le font parfois, de moins en moins souvent, des Clubs Vosgiens) dans un cadre (conventionnement solide juridiquement) où chacun prend ses responsabilités, propriétaires, gestionnaires, utilisateurs et car à bien y regarder c'est souvent un plus pour le confort de toutes les parties,
3) s'il est évident qu'il faut respecter la faune et la flore, il n'est plus acceptable que partout (ou presque) les vététistes restent tout juste "tolérés", renvoyés aux chemins larges d'après la doctrine ONF, un sentier "officiel" ce n'est toujours rien de plus qu'un sentier d'usage qui s'est pérennisé assez longtemps pour être recensé sur les cartes.
Plus généralement, après 3 ans de travaux divers sur ces questions, je remarque que quoi qu'il arrive, on termine dernier dans la liste des préoccupations des décideurs : d'abord l'exploitation forestière puis la chasse ensuite le Club Vosgien parfois à égalité avec le tourisme...
On paye là très chèrement des comportements observés fréquemment ici, sur d'autres Forums, dans la grande masse des pratiquants qu'ils soient sportifs réguliers et pratiquants amateurs et ponctuels, sans parler du touriste consommateur de loisir VTT-AE :
1) le réflexe primaire, c'est pas le groupe (adhérer à un Club, soutenir une opération bénévole, soutenir la MBF, rencontrer ses élus avec ses copains pour tenter de négocier des choses), c'est le passager clandestin, j'use, j'abuse, je roule ailleurs quand ça merde, je m'implique pas car j'ai mieux à faire, pas le temps et ainsi de suite,
2) quand on se mobilise on met d'abord un paquet d'énergie à creuser nos différences entre l'enduriste primaire qui veut un mix de EWS et de rampage dans le bois à coté de chez lui, le Club qui veut surtout organiser son événement et le reste c'est secondaire, les constructeurs de VTT-AE qui veulent du uphill flow pour différencier encore un peu plus cette pratique du reste (alors qu'on peine à légaliser les traces non officielles), la FFC qui s'en balance des lieux de pratique et qui signent des conventions idiotes avec l'ONF, le fan de Strava qui shape et qui envoi tout pour un Top5... bref, on est incapable de faire front commun (cela renvoi au point 1),
3) la MBF n'a pas les moyens humains et financiers pour casser un plafond de verre en terme d'impact où on pourrait concrètement attaquer plus systématiquement sur le front juridique, commander partout des études d'impact, inviter des élus à des conférences pour présenter le VTT, son potentiel, son impact réel...
Rome ne s'est pas fait en un jour comme on dit. Mais quand je vois que certains critiquent déjà la HBA car ils n'ont pas tout de suite réussi l'objectif ambitieux qu'ils s’étaient fixé, je me dis que globalement, les vététistes sont pas mal à coté de la plaque et risquent ainsi de passer pour des gamins capricieux ce qui vient renforcer le fait qu'on est jamais prix au sérieux.
En même temps, je suis le premier à le reconnaître, on a face à nous des interlocuteurs qui ne veulent pas que notre lobby émerge, qui ne souhaite pas que notre pratique trouve une place pérenne sur le massif. Les deux comportements s'alimentent et se polarisent. Au milieu de tout ça, à 5 bénévoles actifs et 1 service civique, la MBF Massif des Vosges fait tout juste casque bleu
Pour en revenir au cas présent, je pense que comme à chaque fois, il faut rencontrer les acteurs pour tenter de comprendre ce qui pose réellement problème et de voir comment on peut négocier une solution et/ou une alternative. Pour cela, il faut des vététistes locaux prêts à s'engager dans la durée, capables d'ouverture et de diplomatie.
A ceux qui pensent que ce n'est pas normal que pour ouvrir un itinéraire vélo on soit obligé de montrer patte blanche, je répondrai que les Clubs Vosgiens bataillent également avec la chasse, l'exploitation forestière, les communes, l'ONF et les autres gestionnaires pour ouvrir ou rouvrir ou garder ouvert des portions de sentier qui font parfois moins d'un kilomètre...
... Et euh... on ne va pas lancer le débat la dessus 
) on puisse accéder librement aux sentiers sauvages en VTT??? 
